Des conditions climatiques très favorables ont permis à une micro algue tropicale toxique, « Ostreopsis ovata », de se développer sous nos latitudes en mer Méditerranée. Des épisodes d’efflorescences de cette algue ont été récemment observés en Italie et en Espagne conduisant à des mesures d’interdictions de baignade.
Sur les côtes génoises en juillet 2005, près de 200 personnes ont manifesté des symptômes respiratoires fébriles provoquant une vingtaine d’hospitalisations, ces cas étant liés à l’inhalation de gouttelettes contaminées transportées par le vent (embruns marins). Un dispositif de surveillance préventive mis en place sur la côte Ligure en été 2006, a permis de diminuer considérablement le nombre de cas (une vingtaine en 2006).
En France, en août 2006, la présence d’Ostreopsis ovata a été observée dans la Calanque de Morgiret (iles du Frioul, au large de Marseille). La survenue de signes cliniques d’irritations cutanéo-muqueuses observés parmi les moniteurs et les stagiaires plongeurs évoluant dans cette calanque, associée à l’observation concomitante d’anomalies environnementales (mucilage couvrant les rochers, mortalité d’oursins et de coquillages), ont fait suspecter une contamination par cette algue microscopique comme ce fut le cas en Italie sur le littoral de Gênes. Une alerte a été donnée et les prélèvements d’eau de mer analysés par Ifremer ont montré une efflorescence d’Ostreopsis à des niveaux importants. Une interdiction de baignade et de consommation de produits locaux de la mer a été prise accompagnée de dispositions d’information du grand public et d’une surveillance jusqu’au retour à la normale en septembre 2006.
Suite à cette alerte, la surveillance mise en œuvre en été 2007, sur 9 départements du pourtour méditerranéen avait confirmé la présence d’Ostreopsis ovata et en 2008 de nombreux blooms étaient survenus sur le littoral des Bouches-du-Rhône, du Var et des Alpes-Maritimes. Le nombre de cas humains observés était resté limité. La symptomatologie observée chez les baigneurs exposés à Ostreopsis était restée bénigne et bien moins marquée que celles liées aux méduses. Cependant la météorologie clémente des étés 2008-09 avait évité la survenue de syndromes respiratoires fébriles collectifs liés à l’exposition à des embruns marins comme à Gênes. Les saisons 2010 à 2019 ont été peu propices à la survenue de blooms d’Ostreopsis et aucune alerte tant environnementale que sanitaire n’a été signalée.
Pour la saison 2020, cette surveillance épidémiologique et environnementale associée à une gestion préventive du risque lié à la présence d’Ostreopsis ovata est reconduite sur les 3 départements de la région PACA.
Les postes de secours des plages de ces départements sont les partenaires incontournables de cette surveillance qui devrait permettre d’éviter la survenue d’une épidémie comme celle de Gènes.