A l’origine, la volonté de présenter les Alpes Maritimes aux biens patrimoine de l’humanité naquit à l’occasion d’une réunion des Parc Naturels. La candidature du site fut d’abord proposée selon les critères de la biodiversité, de l’endémisme et de la géologie. Cependant, l’anthropisation du territoire et la présence de grandes infrastructures, telles que les autoroutes, n’ont pas permis de garantir la naturalité et la continuité écologique du territoire. C’est donc l’aspect géologique qui a fait l’objet de ce dépôt de candidature.
Le caractère exceptionnel du site tient à la présence de trois événements qui se sont superposés au même endroit au fil du temps. Ainsi, c’est un historique géologique de près de 400 millions d’années que l’on retrouve condensé entre les Alpes Maritimes et Ligures.
Le site dont il est question porte les traces de deux chaînes de montagnes qui se « superposent » :
– La première, très ancienne, s’est formée entre -380 et -300 Ma et est connue sous le nom de chaîne Varisque.
– La seconde est bien plus jeune et s’est formée il y a 30 Ma, il s’agit de la chaîne Alpine.
Cependant un troisième événement géologique survint 5 Ma d’année après le début de la montée des Alpes : l’ouverture de la méditerranée occidentale (-25 Ma), causé par le recul de la plaque Adriatique.
Cet épisode a provoqué la césure de l’axe de la chaîne des Alpes du Sud.
A l’intersection des Alpes-Méditerranée Il est maintenant possible d’observer la coupe transversale d’une chaîne de collision exceptionnellement préservée suite à la brutale ouverture du bassin océanique méditerranéen.
Les Alpes de la Méditerranée permettent donc l’observation de deux orogenèses (varisque et alpine) auxquelles se superpose le phénomène tectonique d’ouverture de la Méditerranée occidentale. Il en résulte une topographie hors normes, caractérisée par de forts contrastes altitudinaux entre mer et montagnes et par l’absence de plaine littorale.
La candidature concerne donc des sites en série, chacun caractérisé par des particularités.
Les sites terrestres seront constitués par une zone « tampon » (en vert sur la carte) et une zone « cœur » (en rouge). Sur ces dernières, des fortes mesures de protections s’imposent.
Le secteur marin, choisi et identifié par M Jean MASCLE, inclut les canyons de Cap Ferrat et de la Roya et il « raconte » l’histoire géologique du territoire. Les roches volcaniques qui peuvent être facilement observées sur le Chemin des Douaniers du Cap d’Ail en sont le témoignage direct. Les restes des animaux marins, les apports des vents et les produits de l’érosion des roches terrestres sont à l’origine des importants phénomènes de sédimentations qui peuvent être observés dans les fonds de ce secteur.
C’est ainsi que Vendredi 24 février, à Cuneo, le Ministre de l’Environnement Gian Luca Galletti a officialisé la candidature des « Alpes de la Méditerranée » ; le dossier ayant été déposé par le Ministre italien quelques semaines plus tôt auprès du secrétariat de l’Unesco à Paris.
Des élus des communes concernées (79 communes sont sur le territoire candidat, dont 28 en Italie), l’ensemble des directeurs des parcs italiens, les parlementaires de la région et les représentants français et monégasques étaient présents.
« Ne vous étonnez pas du succès de cette candidature. Il y a ici toutes les caractéristiques positives, toute la volonté de travailler ensemble et un mariage parfait entre environnement et développement qu’il n’est pas facile de trouver ailleurs », a déclaré M. Gian Luca Galletti.
Pour rappel, l’objet de cette candidature, est un site transfrontalier d’une superficie de près de 270 000 hectares axé sur des valeurs géologiques (Critère VIII de l’Unesco). Le périmètre du bien s’étend sur le domaine terrestre et marin et implique trois états : l’Italie, la France et Monaco.
La France était représentée par le département des Alpes Maritimes (Laurence Dalstein Richier, chargée de mission Environnement auprès du Cabinet du Président), et le Parc National du Mercantour (Laurent Scheyer, directeur adjoint).
La Principauté de Monaco était représentée par la Fondation Prince Albert II de Monaco (Philippe Mondielli, directeur scientifique de la Fondation Prince Albert II de Monaco et Hélène El Missouri, administrateur projets et membre de la branche italienne de la Fondation).
Pour Villefranche-sur-mer, on peut noter que deux sites concernés par cette candidature au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Le premier, est le fond de sa rade qui a été inclue dans le périmètre du site marin pour ses particularité géologique, ainsi que pour la présence de l’Observatoire Océanologique.
Le second, est le site de la grande corniche.
En effets ces deux zones font parties du réseau Natura 2000, réseau européen institué par la directive 92/43/CEE sur la conservation des habitats naturels de la faune et de la flore sauvage.
Ce réseau rassemble donc des sites naturels ou semi-naturels de l’Union européenne ayant une grande valeur patrimoniale de par leur faune et leur flore exceptionnelles.
Il a pour objectif de maintenir la diversité biologique des milieux, tout en tenant compte des exigences économiques, sociales, culturelles et régionales dans une logique de développement durable, et sachant que la conservation d’aires protégées et de la biodiversité présente également un intérêt économique à long terme.
La volonté de mettre en place un réseau européen de sites naturels répondait à un constat : conserver la biodiversité n’est possible qu’en prenant en compte les besoins des populations animales et végétales, qui ne connaissent en effet pas les frontières administratives entre États. Ces derniers sont chargés de mettre en place le réseau Natura 2000 subsidiairement aux échelles locales. La cartographie du réseau est consultable en ligne.
Le réseau de sites terrestres a été complété en 2008, puis en 2010, par un ensemble de sites maritimes, grâce à la démarche de l’Europe « Natura 2000 en mer ». Mi-2010, sur les 2 500 sites en cours de désignation « Natura 2000 », seulement 50 étaient marins. Début 2011, le réseau était finalement étendu de près de 27 000 km, enrichi de zones marines (plus de 17 500 km), ce qui lui fait atteindre près de 18 % du territoire terrestre de l’Union européenne et plus de 130 000 km de ses mers et océans (principalement grâce à la République tchèque, au Danemark, à la France, l’Espagne et la Pologne). Les sites Natura 2000 font l’objet d’un régime particulier d’autorisation administrative en France, précisé par décret.
La réunion publique du 6 juin se déroulera en présence de :
La dite réunion permettra dans un premier temps de s’informer afin de comprendre au mieux les tenants et les aboutissants de ce projet et en quoi Villefranche-sur-mer de par son territoire exceptionnel, sa rade remarquable et sa biodiversité unique, conjuguant terre et mer, s’inscrit en position privilégié dans la candidature officielle à l’inscription « Les Alpes de la Méditerranée » au Patrimoine Mondial de l’Unesco.
C’est pourquoi, ce mercredi 6 juin 2018 à 18 H 30 au cœur de l’auditorium de la citadelle se tiendra une réunion publique à laquelle , Christophe Trojani, Maire de Villefranche-sur-mer, et le Conseil Municipal seraient honorés de vous avoir à leurs côtés pour soutenir la candidature de notre territoire au Patrimoine Mondial de L’UNESCO.
Pour clore cette réunion une collation et des rafraîchissements seront mis à disposition.